31 janvier 2011

Papa

Quand j’étais petite, mon père était mon héros. J’étais clairement une fille à papa et je percevais ma mère comme la pire des rivales. Il n’était pas question qu’elle me le vole! C’était MON papa, pas le mari de maman. Il faut dire qu’il me le retournait bien aussi. J’étais sa seule fille. SA petite fille. Pas étonnant que mes parents m’aient prénommée Marie-Soleil.

Quand je pense à mon enfance, je pense instinctivement aux après-midis que nous avons passés, tous les deux, au chalet familial. Caméra à l’épaule, il captait tous mes moindres faits et gestes avec grande fierté. Je me souviens aussi d’avoir dansé dans ses bras sur l’air de « Ma mère chantait toujours » et d’être grimpée sur ses épaules à maintes reprises. Il était si grand que j’avais l’impression d’être une géante. Et que dire de ces soirées où il nous emmenait, mon frère et moi, à son travail et où nous avions accès à quasiment tout. C’est d’ailleurs là que j’ai pris mes premières gorgées de « Pepsi » et goûté à ma première « Caramilk ». On était vraiment complices. On partageait beaucoup de secrets. Combien de fois ai-je entendu la phrase « Dis-le pas à ta mère! ». Je n’avais alors pas conscience que cinquante ans nous séparait.

Puis, les années ont passé. La petite fille est devenue l’adolescente. Un début d’adolescence très difficile, je dois dire. Maladie, intimidation. Encore une fois, mon père était là pour venir me chercher à l’école quand j’en avais assez. Mais les choses ont tranquillement changées. Quand j’ai eu 15 ans, mon père est tombé malade. Gravement malade. Un mélange de petites choses qui ont éclaté en même temps. Il est devenu plus centré sur lui-même et s’occupait moins de nous, sa femme et ses enfants. J’ai dû apprendre à me débrouiller sans lui. Et ça me frustrait. C’est probablement ce qui a fait que j’ai vieillit plus vite que prévu. J’étais frustrée, déçue, triste, bouleversée. C’est là que je me suis rendue compte que cinquante ans nous séparait. J’ai fait l’erreur d’entretenir ces émotions-là, ce qui fait que six ans plus tard, j’ai de la misère à regarder mon père en face.

En 2011, j’ai décidé de virer ma vie à l’envers. Changement de look, de carrière, de façon de penser. Déterminée à réaliser mes rêves, même les plus fous. Il serait peut-être temps, par le fait même, que je fasse la paix avec mon héros d’autrefois. Après tout, c’est mon père. Et je l’aime.

28 janvier 2011

À propos de la créatrice


Marie-Soleil G D, première du nom.
Apprenti-chanteuse et écrivaine. Passionnée de musique, communications, télévision, humour, écriture, anglais, hockey.
Adore les enfants. Future éducatrice à l'enfance et/ou animatrice radio.
À la fois Ange et Démon. Introvertie et Extravertie. Calme et Nerveuse. Solitaire et en Groupe. Grande amoureuse et Indépendante. Féminine et Garçon Manqué. Rêveuse et Réaliste.
Perfectionniste. Émotive. Orgueilleuse.
Prends sa vie en main.
Déterminée.
C'est moi, ça.